L’université invente l’avenir. Elle participe, selon la belle expression de Souleymane Bachir Diagne, à «l’usine de fabrication de l’avenir». Elle produit ceux qui vivront ce futur, ceux qui l’inventeront. Elle produit les acteurs décisifs de l’avenir. Pour cela nous devons dessiner la société de demain. Et les apprentissages adaptés. Ceci sans linéarité aucune.

Au moment où l’Afrique pense ses «devenirs», au moment où partout sur le Continent les acteurs demandent à être écoutés autrement, peut-être devons nous à notre tour, décideurs, experts divers et donneurs de leçons nous poser ? Peut-être entendrons-nous les savoirs s’élever en s’enracinant dans leur terre nourricière d’Afrique ? Certainement, entendrons-nous une invitation à une Université repensée à partir de l’Afrique et pour le Monde ? Et à notre tour, nous répondrons : «Oui, ensemble, bâtissons une Université nourrie des valeurs africaines !».

Au-delà la France, partenaire historique, demain la Finlande pour ses innovations pédagogiques ; l’Allemagne pour son système dual ; puis Singapour ; la Corée ; puis d’autres. Oui, nous devrons nous abreuver aux meilleures sources. Une Université africaine ouverte, parce que l’Afrique, berceau de l’humanité, a tant à apporter à un monde si complexe. Une Université africaine ouverte, parce que multilingue. Le français et l’anglais, langues aujourd’hui, on ne peut plus africaines, « butins de guerre », mais aussi le swahili et le pular, joyaux linguistiques de l’Afrique. Ainsi et seulement ainsi, nous irons au-delà des frontières héritées ; nous abattrons les murs séparant les mondes francophone et anglophone, lusophone et hispanophone.

Oui, ensemble, bâtissons une Université, rendez-vous du donner et du recevoir ! Une Université qui abat les murs et qui les remplace par des ponts.

L’Université invente l’avenir. Elle participe, selon la belle expression de Souleymane Bachir Diagne, à «l’usine de fabrication de l’avenir». Elle produit ceux qui vivront ce futur, ceux qui l’inventeront. Elle produit les acteurs décisifs de l’avenir. Pour cela, nous devons dessiner la société de demain. Et les apprentissages adaptés. Ceci sans linéarité aucune. Le service à la communauté y aura une place de choix. Le vrai Plan Marshall pour l’éducation aura pour fondement le «Mécénat Temps», à travers une forte politique de services à la communauté. Ainsi, nous bâtirons une Université dont la seule et unique préoccupation n’est pas l’étudiant, mais la société dans son ensemble.

Oui, ensemble, bâtissons une Université fabrique des devenirs !

L’Afrique est plurielle. C’est ce qui fait sa richesse. D’où l’importance de bâtir un espace éducatif riche de cette diversité. Et à ce moment, aux jeunes africains d’aller au-delà de leur traditionnelle zone d’évolution. Un modèle de mobilité universitaire bien pensé, d’abord régional, puis couvrant le Continent sera la voie idéale pour construire une Afrique unie. «Nous devons ouvrir le Continent à lui-même et le transformer en une maison de pouvoir», dit Achille Mbembé. Oui, le Continent doit être transformé en un vaste espace de circulation, dans un monde multipolaire.

Oui, ensemble, bâtissons une Université plurielle par la mobilité de ses étudiants !

Nos systèmes éducatifs sont en crise. Nous nous attelons tous à y remédier. L’école doit être pensée de fond en comble. A mon humble avis, la solution réside dans une rupture forte dans la pédagogie appliquée. Il faut repenser les contenus ; penser l’enseignant du futur. Là est le mal. Disons-le ! Le chercheur émérite, le concepteur de cours, le scénariste des enseignements et l’animateur en salle ne peuvent être une seule et même personne. Ce n’est plus possible. Anticipons !

Oui, ensemble, bâtissons une Université anticipative !

Tout l’avenir de l’intelligence dépend de l’éducation et plus précisément, des enseignements en tout genre que reçoivent les esprits. L’université ne doit pas se contenter d’être une fabrique de diplômés, son enseignement ne doit pas se résumer à distribuer ce que Valéry appelle des «comprimés de sciences». Elle doit plutôt, selon la belle expression de Cheikh Hamidou Kane, «lier le bois au bois». Elle doit parachever ce qui s’est fait ailleurs et notamment dans les familles ; contribuer à donner du sens à l’action humaine ; élargir les perspectives qui s’offrent à l’humanité et non les limiter, comme nous y conduisent malheureusement trop d’idéologies et de paradigmes prédateurs.

Oui, ensemble, bâtissons une Université créatrice de valeur, et pas seulement de valeur ajoutée !

La relation entre la jeunesse et l’université est souvent appréhendée dans un sens unique : c’est l’université qui offre -des formations, des perspectives professionnelles, etc. Et c’est la jeunesse qui reçoit. Et si pour une fois, l’université acceptait de recevoir de la jeunesse ? Il émerge de plus en plus en Afrique une jeunesse africaine créative, engagée, décomplexée, ambitieuse, toutes qualités qui font aujourd’hui plutôt défaut -osons le dire !- à l’université africaine. Et si l’université se mettait à l’écoute de la jeunesse du Continent ? Et si l’université, pour une fois, se mettait elle-même à l’école, pour apprendre des jeunes qui ont tant à donner et à enseigner, mais que l’on ne prend malheureusement pas le cas d’écouter ?

Oui, ensemble, bâtissons une Université qui apprend de sa jeunesse !

L’Université africaine que nous voulons bâtir ensemble se veut donc Concentré des valeurs africainesRendez-vous du donner et du recevoirFabrique des devenirs,Espace pluriel par la mobilité de ses étudiants, Espace d’anticipation, en quête de sens et d’Humanisme, à l’écoute de la jeunesse. Ainsi, ensemble nous aurons fabriqué le citoyen du XXIe siècle au sein d’une université attractive où aux côtés des Africains, étudiants et enseignants européens, asiatiques, américains, tous ensemble, s’abreuveront à la source de l’Humanité.

Source: La Tribune Afrique

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